Association Mimas-SMS. Newsletter N°4. 2023
Linked in

Association Mimas-SMS

Soutien et Mobilisation Solidaire pour les habitants des villages du Sud Liban

Deir Mimas, le 2 octobre 2023. Le calme avant la tempête.

 

Depuis l'embrasement du conflit israélo-palestinien

le 7 octobre 2023,

les bombardements retentissent quotidiennement

au Sud-Liban.

 

                                                                                                

Plus de 64000 déplacés. 

Plus d'une dizaine de civils tués dont trois journalistes. 

Des centaines d'hectares de forêts, terres agricoles et vergers dévastés par les obus et des armes chimiques,

dont plus de 47000 oliviers, en pleine saison de récolte.

Une catastrophe sociale, économique et écologique.

 

 

 

Deux membres de l'Association Mimas-SMS, Khalil et Véronique, étaient à Deir Mimas depuis le 26 septembre 2023.

Dès le 8 octobre des bombardements ont commencé à se faire nettement entendre non loin du village plongeant les habitants du Sud-Liban dans la peur d'une extension de cette guerre sur leurs terres.

Cette population déjà très affectée par la grave crise économique et sanitaire touchant le Liban depuis fin 2019 a été obligée, dans sa grande majorité, de fuir pour se mettre à l'abri dans des zones plus sûres, du moins quand elle le pouvait.

L'OIM, l'Organisation Internationale pour les Migrations (ONU) estimerait à plus de 64000 les personnes qui se sont déplacées, laissant leur maison, leur terre, leur école, leur profession, des proches. Tous sont dans un profond désarroi, suspendus aux informations, craignant le pire et otages de décisions géopolitiques qui les dépassent.

De nouveau, ils n'ont pu compter que sur le système "D" et la solidarité de leurs proches, d'amis ou d'organismes humanitaires.

 

C'était la pleine saison de la récolte des olives et la production de l'huile qui sont une source de revenus primordiale pour cette région agricole.

 

Le village de Deir Mimas s'est vidé de la majorité de sa population.

 

Khalil et Véronique sont partis sur Beyrouth chez un cousin et sont repartis en France le 14 octobre, extrêment tristes et inquiets de laisser "ceux qui restaient" dans cet avenir si incertain et à risque.

Briac, un autre membre de l'association qui se trouvait pour ses études à Beyrouth depuis août 2023, a été aussi obligé de rentrer en France le 17 octobre devant l'insécurité de la situation au Liban.

La vie de ceux contraints de rester au Sud, s'est organisée au rythme des bombardements. "Ils ont l'habitude" disent-ils d'un ton résigné mais qui n'arrive pas à masquer leur profond épuisement et non moins profonde tristesse de voir encore une fois leur "chez eux" se transformer en champ de bataille qui le dévaste.

Certaines maisons du village de Deir Mimas ont été touchées par des tirs d'obus sans déplorer de victimes jusqu'à présent. Ce n'est malheureusement pas le cas dans des localités alentours.

L'arrêt, le 1er décembre, de la courte trêve de 7 jours, a replongé leur vie dans les abîmes de la guerre.

 

 

Les habitants du Sud-Liban qui se battaient déjà courageusement depuis fin 2019 pour survivre dans la crise économique et sanitaire de leur pays, n'aspirent qu'à une chose, 

LA PAIX !

"Ils pensaient avoir épuisé leurs ressources d'angoisse et de dépression. Cette guerre est un évènement en trop, qui les indigne (...) et les inquiète." Dominique Eddé, écrivaine, romancière et essayiste libanaise (04 décembre 2023. Les invités du matin. France Culture)

 

 

 

 

Les rayons du soleil qui inondent d'ordinaire les oliviers du village de Deir Mimas, ont laissé place au sinistre spectacle des obus et de leurs dégâts.

 

 

 

 

L'Association Mimas-SMS

fait appel à votre générosité pour continuer à soutenir

le centre de soins "Deirmimas Bénévolent Clinic"

et

les habitants des villages du Sud-Liban.

Depuis le 7 octobre 2023, les bombardements quotidiens au Sud-Liban ont contraint les membres de  l'équipe du centre de soins Deirmimas Bénévolent Clinic, que l'Association Mimas-SMS soutient, de partir se mettre à l'abri comme la majorité de la population de la région. 

Cette équipe dévouée qui faisait un travail admirable auprès de la population se retrouve dispersée et complètement déstabilisée.

En fonction du lieu où les membres se trouvent, ils tentent de mobiliser de l'aide auprès d'ONG et des forces de l'ONU pour venir en aide aux habitants déplacés et au petit nombre qui est resté au Sud.

Des colis alimentaires, des couvertures, matelas, protections féminines ont pu être collectés et distribués ainsi que des médicaments.

Cette situation se rajoute à la grave crise économique qui perdure au Liban depuis fin 2019.

C'est encore plus de système "D" et de solidarité qui s'imposent  à eux.

Nous les avons régulièrement au téléphone. Leur moral est très affecté, ils sont épuisés. Tous les efforts et le dévouement qu'ils ont mis dans le centre de soins Deirmimas Bénévolent Clinic risquent d'être réduits en cendres par des béligérants qui mènent bataille sur leurs terres et les tiennent en otages de cette situation géopolitique !

Pendant ce temps, la situation sanitaire ne cesse de se dégrader.

Les prix des médicaments continuent d'augmenter au Liban.

A titre d'exemple :

l'Advil 200mg, avant la crise : 8,480 LL ( Livre Libanaise), en mars 2023 : 287,087 LL, en décembre 2023 : 322,973 LL  ( prix multiplié par 38). L'Augmentin 370mg, avant la crise 11,566 LL, en mars 2023 : 438,438LL, en décembre 2023 : 493,243 LL ( prix multiplié par 42,6). 

Imaginez les prix de vos médicaments multipliés par environ 40 et sans prise en charge par une sécurité sociale !  

Ces prix des médicaments sont prohibitifs pour la majorité de la population libanaise.

Le manque cruel de moyens affecte en premier les personnes les plus vulnérables, personnes âgées, handicapées, malades, subissant une fin de vie sans soins à domicile ni soins palliatifs adaptés.

C'est pourquoi l'Association Mimas-SMS continue de récolter des fonds pour soutenir le centre de soins Deirmimas Bénévolent Clinic dans sa mission auprès des habitants des villages du Sud-Liban.

En concertation avec les membres de l'équipe nous adaptons notre soutien aux besoins les plus urgents.

 

 

 

 

L'association Mimas-SMS

vous invite

à plusieurs évènements de soutien

en 2024

 

 

 

1) Une conférence avec René Otayek, 

Né au Liban, Professeur à Sciences-Po Bordeaux, Chercheur émérite au CNRS, spécialiste du Moyen-Orient et de l'Afrique subsaharienne .

"Liban, entre crise économique et incertitude politique. Quel avenir?"

le 29 mars 2024, à 18h30

à la Médiathèque-M270 Jean Darriet,11 avenue Pierre Curie, 33270 Floirac.

Tél 05 57 80 90 60. Ligne bus 16 ou 32.

René Otayek présentera la situation au Liban et ouvrira le débat sur la construction de l'avenir.

La conférence sera suivie de la présentation-dédicace de son dernier livre " Féministes du Levant, portraits de femmes libres" Editions Non Lieu, L'Orient des Livres.

 

 

2) Le pianiste Camille El Bacha nous prépare un beau concert caritatif. 

Interprète, compositeur, improvisateur, descendant d'une grande famille libanaise de musiciens.

Son CD "Lumen", sorti en 2023, mélange ses interprétations de préludes de Bach et de Chopin à des préludes de sa propre composition ainsi que des interludes improvisés : une pure constellation qui illumine l'âme et l'élève ! 

Attiré par le dépassement des styles, il met régulièrement sa formation classique au service de la musique électronique, des musiques du monde ou de la chanson française.

Alors laissez vous surprendre par ce qu'il nous offrira et réservez lui une de vos soirées en 2024, vous ne serez pas déçus. 

La date et le lieu vous seront communiqués ultérieurement.

 

 

3) Une course caritative autour de Floirac 

est en cours de préparation pour 2024. Alors les sportifs, retenez ce rendez vous et à vos marques, prêts...

 

 

 

SOYEZ LES BIENVENUS A TOUS CES EVENEMENTS !

 

 

 

 

Briac Louit

    Témoignage de Briac,

membre de l'Association Mimas-SMS 

 

 

J'ai vécu au Liban 2 mois d'une rare  intensité. Si cette découverte devait durer un semestre, elle fut raccourcie par les événements tragiques que connaît une nouvelle fois la région. Tristesse pour le Liban, pays sans cesse entrainé dans des guerres qui ne sont pas les siennes.

      De la Beyrouth trépidante à la Tripoli rebelle, des montagnes du Chouf aux forêts de cèdres, d'Anfeh aux festives Jbeil et Batroun, ces deux mois furent un condensé de l'éclatante diversité de ce beau pays. Beau par la diversité de ses paysages, de ses traditions, de sa culture. Souvent entend-on à Beyrouth : « Le Caire écrit, Beyrouth imprime, Bagdad lit ».

        Le Liban, c'est l'histoire d'un peuple, digne, accueillant et généreux qui jamais ne renonce, malgré l'ampleur des événements qui le frappent. C'est l'histoire d'un peuple qui a souvent côtoyé la mort sans pour autant jamais s'en accommoder. Le passé tragique de la guerre civile, de l'occupation, ressurgit souvent à travers les mémoires de chacun des libanais rencontrés. Le présent, lui, est un combat de chaque jour. Le combat d'un peuple abandonné par un Etat dont il ne reste plus rien. Le futur est incertain. Partir ou rester, voici le dilemme auquel se confronte la jeune génération libanaise, que certains désignent déjà comme sacrifiée.

        Entre l'Orient et l'Occident, Terre de constrastes, le Liban est pluriconfessionnel, multiethnique, polyglotte. Terre de coexistence, c'est une expérience qui fait nation. Une coexistence qui bien que précaire, assure à chacun sa dignité et sa place dans la société. Le Liban est complexe. Il requiert une humilité de chaque instant. Cette complexité vécue au quotidien vous élève, vous éduquant sans cesse à la pensée complexe. Le Liban ébranle nos certitudes, déconstruit nos schémas de pensée et refaçonne notre manière de voir le monde.

        Je retiendrais du Liban une lumière particulière, une atmosphère singulière, la force d'un peuple que l'histoire éprouve mais qui vous rappelle à chaque instant que la vie vaut la peine d'être vécue.

        Je quitte le Liban ce 17 octobre 2023 avec la certitude d'y revenir un jour pour entendre à nouveau les libanais manier levantin, français et anglais avec une facilité déconcertante, presque insolente mais terriblement attachante.

        Merci, Yalla Bye, habibi !

 

 

 

 

 

 

Articles - Image d'intro

 

L'Association Mimas-SMS remercie chaleureusement, Charif Majdalani,

pour le temps qu'il nous a consacré, son témoignage et son soutien.

 Nous lui en sommes très reconnaissants.

Entretien avec Charif Majdalani

réalisé par

Briac Louit pour l'Association Mimas-SMS.

- décembre 2023 -

Professeur des Universités, écrivain et chroniqueur dans le quotidien La Croix, Charif Majdalani occupe une place de choix dans la production littéraire franco-libanaise depuis près de 20 ans.

Il offre à l'association Mimas-SMS son regard d'écrivain sur les tourments du monde, le pouvoir de l'écriture et le Liban, que nous aimons tant : 

« Ce pays est ambivalent, c'est un Janus à deux faces, il offre simultanément le meilleur et le pire. Et c'est ce qui fait sa singularité »

« Nous sommes hélas aujourd'hui gouvernés par des hommes politiques, partout, qui n'ont aucune vision, aucun plan pour l'avenir de la planète, qui gère nos destins au jour le jour, et qui font preuve de bêtise, d'aveuglement et d'irresponsabilité. C'est peut-être ça le plus problématique. »

« L'art sous toutes ses formes et la littérature servent à mettre de l'ordre dans le chaos des choses et des événements, à interpréter et à donner du sens au monde et à nos vies. »

Votre raison d'espérer pour notre futur commun ?

« Le présent est assez noir, mais les choses ne le restent jamais et finissent toujours par s'arranger… Du cauchemar absolu que fut la Seconde guerre mondiale est née une Europe pacifique, unie et démocratique… »   

En lire plus…

RUBRIQUE LITTERAIRE

 

Amin MAALOUF, né en 1949, à Beyrouth au Liban.

Le 28 septembre 2023, il  a été élu Secrétaire Perpétuel de l'Académie Française dont il est membre depuis 2011.

Son dernier ouvrage : "Le labyrinthe des égarés. L'Occident et ses adversaires" paru aux Editions Grasset en octobre 2023

Une guerre dévastatrice vient d'éclater au coeur de l'Europe qui ravive les pires traumatismes du passé; un bras de fer oppose l'Occident à la Chine et à la Russie.... Il est clair qu'un bouleversement majeur est en train de se produire, qui remet en cause les fondements mêmes de notre civilisation. Amin Maalouf remonte ici aux origines de ce nouvel affrontement...

 

 

 

 

René OTAYEK, né en 1952 au Liban, politologue, spécialiste du Moyen Orient et de l'Afrique Subsaharienne, Chercheur émérite au CNRS, Professeur à sciences-Po Bordeaux.

Son dernier ouvrage : "Féministes arabes du Levant. Portraits de femmes libres" paru aux Edition Non Lieu et l'Orient des Livres en aout 2023.

Vue de l'Occident, la femme arabe ou musulmane ne peut être que soumise, recluse et voilée, vouée à procréer et à s'occuper de son univers familial. Le constat n'est guère meilleur s'agissant des sociétés arabes et musulmanes où le déclin des idéologies séculières et la large diffusion de modèles religieux fondamentalistes alimentent les discours et pratiques de subordination des femmes. De part et d'autre, on semble ainsi avoir oublié que ces sociétés ont vu, dès la seconde moitié du XIXeme siècle, émerger des figures féminines engagées dans la lutte pour les droits des femmes... Ce livre, composé de 16 portraits , se veut un rappel contre cette amnésie collective. Il est aussi un hommage à ces femmes libres qui ont bousculé l'ordre patriacal du Levant...

 

 

 

CELIA CUORDIFEDE, journaliste indépendante pour Marianne, l'Express, TF1... Célia Cuordifede est également l'auteure du webdocumentaire Rester, la migration vue par ceux qui restent réalisé pour Le Monde Afrique.

Son dernier ouvrage : "Ceux qui Restent. En Afghanistan, au Liban, au Sénégal, au Guatémala, en Tunisie."  éditions du Rocher

Pendant deux ans, à travers cinq pays, Célia Cuordifede, a interrogé une quarantaine de personnes qui ont vu s'exiler un père, un fils, une soeur, un ami... Un document fort et original qui, en retraçant les trajectoires de ces familles, en faisant leur portrait, répond à une question trop rarement posée : que deviennent ceux et celles qui restent dans leur pays d'origine malgré les épreuves qui les accablent ?

Elle termine son chapitre concernant le Liban par : "ce pays est sous perfusion constante de ceux qui sont partis. Et si la solution pour reconstruire le Liban découlait de ceux là ?"

 

           

 

               

 

 

 

 

                     

 

 

 

 

 

 

                     

 

 

 

" Nul ne peut atteindre l'aube sans passer par le chemin de la nuit" 

(Khalil Gibran)

Espérons que l'aube ne tarde pas à se lever sur le Sud-Liban et que ses habitants puissent vivre enfin la tranquillité et la convivialité fraternelle dans une PAIX DURABLE.

 

 

En attendant, ils ont, plus que jamais, besoin de notre soutien pour ne pas laisser grandir leur sentiment d'abandon et leur désespoir.

C'est pourquoi nous faisons appel à votre générosité et vous remercions pour vos dons.

 

En cette nouvelle année qui commence,

tous les mes membres de l'Association Mimas-SMS

vous offrent leurs meilleurs voeux pour 2024 : 

Paix, Fraternité, Solidarité pour notre Humanité !

 

Nous vous rappelons :

. que les dons peuvent se faire en ligne  sur  www.mimas-sms.com

. que l'association est éligible aux dons de  Tookets des clients du Crédit Agricole .

. que vous pouvez nous rejoindre sur Facebook

 




Envoyé par Yapla